Le soleil blanc, bien haut dans le ciel, s’éloignant peu à peu de sa position hivernale.
Les nombreuses mouettes rieuses aux mines pourtant solennelles, les huitriers pies armés de leurs becs rouille et les bécasseaux à cou roux, petites boules de plumes si mignonnes. Tous se délectent des centaines de miettes de couteaux de mer échoués sur la plage.
Au loin, la silhouette de la jetée de Scheveningen et sa roue qui ne bouge pas. Encore plus loin, derrière les immeubles de la ville, la pointe du port de Rotterdam. Il crache des fumées blanches, si blanches et pourtant si malsaines.
Les chiens courent, les oreilles et la langue au vent, la gueule extatique, le bonheur à l’état pur.
En toile de fond, il y a les dunes pastel, les éoliennes comme des asperges marines et les cargos géants aux allures de jouets.
Et puis les gens, en famille, seuls ou à deux, habillés comme pour aller faire des emplettes ou, au contraire, pour affronter les montagnes, les gens qui font presque tous la même chose, mis à part quelques lanceurs de cerfs-volants: marcher. Marcher, arpenter la plage, sans but plus précis que celui d’aérer leurs neurones.