Le pays de Galles. Lorsque je vivais encore en France, j’ai toujours su qu’il existait, attachant à son nom un peu d’Irlande, de vert et de châteaux peuplés de Lords presque trop vieux pour être réels.
Arrivée en Angleterre, mon imaginaire a perdu de son faste tout en gagnant en réalité. J’ai appris à connaître la sonorité d’une langue que je ne soupçonnais pas, mais finalement ce pays était devenu presque familier, puisqu’il ne devait pas être si différent de ses voisins. Il est difficile pour un étranger de reconnaître le fonctionnement du Royaume-Uni. La plupart du temps, on appelle “anglais” tous ceux qui viennent de cette île, sans se soucier de leurs différences, voire même différends, et sans prendre la peine de comprendre. Pourtant, ces quelques jours au Pays de Galles m’ont vraiment donné l’impression de me trouver ailleurs, dans un autre pays. Comme lorsque je passais la frontière en moins de dix minutes pour me retrouver à Kehl. Je ne me lasserai jamais de cette sensation de soudain dépaysement. C’est sans doute avant tout dans la tête, comme un petit curseur qui vient se déplacer d’un cran lorsque les yeux lisent un panneau dans un autre langage, remarquent un nouveau type d’architecture ou perçoivent un style vestimentaire différent. Il y a sûrement une grande part de clichés dans ce que je ressens, mais qu’importe les clichés lorsqu’ils peuvent nous faire voyager ?
Wales. When I used to live in France, I always knew it existed, and it evoked thoughts of Ireland, green and castles occupied by Lords almost too old to be real.
Once in England, my imagination lost its splendour while gaining some reality. I learnt to know the tone of a language that I didn’t expect, but eventually this country felt familiar to me since it shouldn’t be that different from its neighbours. It is difficult for a foreigner to recognize the United-Kingdom’s way of functioning. Most of the time, we call “english” all of those who come from this island, without worrying about their differences, or even their disagreements, and without taking the time to understand. But, these few days spent in Wales, really gave me the impression of finding myself in another place, in another country. Just like when I was crossing the border in less than ten minutes to be in Kehl. I will never get tired of this sensation of a sudden change of scene. It is more likely to be in my mind, as if a little cursor was slightly moving when my eyes were reading a sign in another language, noticing a new type of architecture or perceiving a different way of dressing. There is surely a significant proportion of clichés in what I am feeling, but what’s the problem with clichés when they make you travel?